Un village aux portes du PNR des ARDENNES

SITUATION GEOGRAPHIQUE

 

Situé à la limite du département de l’Aisne, Blanchefosse et Bay fait partie du canton de Rumigny, en Thiérache ardennaise. Ce village se trouve à 265 mètres d’altitude.

Les deux communes ont fusionné en 1973.

Blanchefosse tient son nom de la présence d’une importante marnière.

Les écarts : Le village comptait en 1946 16 hameaux, dont voici les principaux : le Petit Blanchefosse, la Pringotterie, le Petit Moulin, Grand Vallée, Les Petits et Grands Caillaux, Bay en Rue, Rue du Moulin…

 

Un paysage de bocage : les formes sont douces, entrecoupées de haies, dont de très anciennes charmilles, de quelques vergers à proximité du village, de remarquables chênes isolés. Les pâturages tiennent encore une place importante. Le sol argileux permet aux mares de subsister même en altitude. Elles peuvent servir d’abreuvoir aux animaux.

Un peu d'histoire

L’histoire du village est étroitement liée à celle de l’abbaye de Bonne Fontaine.


Abbaye de Bonne Fontaine 


Nicolas ( ?) de Rumigny à son retour de croisade fit don de ce qui lui restait de ses biens à Bernard, Grand Abbé de Clairvaux. Avec Samson de Mauvoisin, Archevêque de Reims, ils fondent l’abbaye en 1152. Au départ, douze moines cisterciens venus de l’abbaye de Signy composent la communauté.

La construction de l’abbaye dura plus de 50 ans. Les pierres utilisées provenaient d’une carrière de Bossus-les-Rumigny, un chemin direct avait été tracé.

 

L’abbaye fut bâtie entre deux époques. Au premier temps, l’arrondi du roman adoucit les courbes des premières voûtes. Ensuite, le gothique prédomina et amena les croisées d’ogives. L’église pouvait contenir plus de 2000 pèlerins, en particulier, à l’occasion de la Saint Caprais, le 20 octobre.

L’abbaye eut à souffrir des suites de la Guerre de Cent Ans au 14ème siècle, des Guerres de Religion au 16ème, des guerres de Louis XIV au 17ème. Elle connut de multiples pillages.

A la Révolution, l’abbaye fut détruite et pillée, et rachetée comme bien national par Maître Truc, notaire, ancêtre de l’actuel propriétaire. Néanmoins, subsistèrent quelques objets mis à l’abri par le dernier curé de Blanchefosse, moine de Bonne Fontaine, dont la célèbre croix reliquaire actuellement à Charleville.

 

De cette abbaye, il subsiste les ruines de l’église gothique et le logis abbatial du 18ème. L’ensemble est accompagné de bâtiments du 17ème servant d’habitation. Nicolas de Rumigny, le fondateur, gît en ce lieu, on peut encore y voir son tombeau accompagné d’une inscription lapidaire. Il est situé dans le cloître, près de l’entrée latérale de l’église.

L’abbaye : économie locale et évolution du village

Les moines possédaient le territoire actuel de Blanchefosse depuis le 13ème siècle. Sous leur protection, de nombreuses fermes s’établirent dans les environs, toujours à proximité de points d’eau. Ces métairies acquirent de l’importance et devinrent des hameaux appartenant à l’abbaye. A la Révolution, le domaine de l’abbaye fut vendu comme bien national en plusieurs lots. Quant aux petites propriétés, elles restèrent acquises à ceux qui les cultivaient.

C’est là l’origine de l’extrême division de la propriété ; en 1821, 218 propriétés comptaient moins de un hectare, et en 1937, il en restait encore 99.

Le temporel était aussi assuré par l’exploitation des carrières d’ardoises de Rimogne à partir de 1273. En 1470, les moines rachètent un terrain et fondent une des plus vieilles ardoisières de Rimogne. Cette activité perdura jusqu’au 16ème siècle.

 

Au 17ème, une imprimerie renommée y fonctionna afin d’éditer des ouvrages d’histoire et de théologie.

 

Le plus important des hameaux s’appelait Blanchefosse et se trouvait à 800 mètres à l’ouest du centre du village actuel. Pour permettre à tous les résidents des hameaux d’assister aux offices religieux, sans troubler la méditation des moines, un oratoire fut érigé en 1545 à l’endroit de l’église actuelle. Ce lieu s’appela « La Chapelle », jusqu’au jour où, prenant une très grande extension, il devint le centre du village et fut nommé « Blanchefosse » ; le précédent devenant «Le Petit Blanchefosse ».