LES ÉDIFICES RELIGIEUX

L’ÉGLISE

 

L’église offre un volume imposant, les chiffres de population de Chagny au moment de sa construction l’expliquent.

L’église Saint-Pierre actuelle a été construite en 1770 sur une colline dominant le village. L’ancienne, délabrée et trop petite, se trouvait sur la butte en face, un calvaire en marque l’emplacement.

 

La façade principale est bâtie en pierre de taille de Dom-le-Mesnil, ainsi que les baies, corniches, contreforts et chaînes d’angle. Le reste de l’édifice est en moellons calcaires.

 

 

 

À l’intérieur, les murs sont enduits d’un badigeon, mais des traces d’enduits colorés subsistent  sous ce badigeon.

Le sol du chœur est pavé de marbre noir et rose. L’allée centrale est pavée de carreaux d’ardoise bleue et rose posés en losange.

 

À remarquer les tablettes de forme arrondie en bout des bancs vers l’allée centrale, leur utilité reste un mystère…

 

 

Les bancs datent de la construction de l'église.

La numérotation des places laisse encore voir la trace de la pointe du compas qui a servi à graver les chiffres.

 

 

Le sol au niveau des bancs est fait de tomettes.

 

L’Autel de Saint-Pierre date du 1er quart du 19ème ; il est plaqué de marbre. La toile peinte à l’huile qui le surplombe représente le reniement de Saint-Pierre comme en atteste la présence du coq en haut à droite.

Le bel ensemble de quatre stalles en chêne date sans doute du 19ème. : réservées aux notables qui pouvaient y placer une chaufferette.

Des vitraux de facture récente cohabitent avec des vitraux du 19ème.

LE PRIEURE

Le site du prieuré
Le site du prieuré

La construction du prieuré dédié à Saint Ader se situe entre 1130 et 1140. Il dépend de l’abbaye Saint Remi de Reims. Avant la Révolution, le prieur de Saint Remi est le seigneur de Chagny.

Les bâtiments sont disposés en carré autour d’une cour centrale. Une grande porte cochère surmontée d’un grenier fait communiquer entre eux les bâtiments qui lui sont contigus.

 

 

Au centre de la cour, un puits de pierres profond d’une trentaine de mètres.

Les bâtiments subsistants dateraient du 17ème siècle.

Le prieuré était entouré d’un chemin de ronde. À un angle, s’élevait un groupe de maisons appelé la Garde de Dieu, sorte de maison de guetteur.

SOURCE ET ORATOIRE SAINTE-REINE

L'oratoire

La fontaine Sainte Reine est située dans le forêt communale de Chagny. Elle est accessible par un sentier depuis la route Omont-Chagny. On peut y parvenir aussi depuis le bas du village, en passant devant le lavoir de Béthemay et en montant vers la forêt. L'oratoire a été érigé au pied de la source.

Oratoire Sainte Reine dans les Bois de Chagny
Oratoire Sainte Reine dans les Bois de Chagny

De tous temps, les sources ont fasciné les hommes : sortant de la terre, elles apparaissent comme le lien entre le monde terrestre, monde profane, et le monde sacré et spirituel. Les eaux ne profitent pas seulement au corps, elles purifient l’esprit. Les sources sont l’objet de cultes païens.

L’Église tente d’y mettre fin notamment lors du Concile d’Auxerre en 578 : « vous n’abriterez point de vœux auprès d’un buisson ou d’un arbre, ou d’une source… ».

Mais les rites perdurent. Le pape Grégoire 1er (590-604) écrit : « il importe que ces usages soient tournés en solennités chrétiennes ». (cf. Balade de Librecy 1er mai 2008 à propos du Chêne de la Vierge).

On peut penser que ce fut le cas à Chagny, ainsi qu’à Sainte-Vaubourg et à Terron-lès-Vendresse, en forêt de Mazarin, où se trouvent les trois seules sources Sainte Reine des Ardennes.

Qui est Sainte Reine ?

Reine naquit à Alésia au 3ème siècle. Martyrisée par le Préfet des Gaulois Olibrius, sa tête tomba à un endroit où jaillit une source miraculeuse qui guérit la teigne, la gale et les dartres. Ordinairement, Sainte Reine est représentée avec la palme des martyrs à la main, parfois elle a un agneau à ses pieds ou s’appuie sur une tour.

 

Sans doute l’eau de la fontaine Sainte Reine de Chagny présente-t-elle des propriétés curatives. Toujours est-il qu’on s’y rendait en procession, bannière en tête, le 15 août, après la messe. Il semble que le pèlerinage soit tombé en désuétude avant la guerre de 14-18. Sinon, on y allait faire des prières en famille à tout moment de l’année.