L'église Sainte Marie-Madeleine

Cette église fortifiée date du XVIème siècle. Elle aurait été à l'origine un château flanqué de deux grosses tours rondes. Ses murs sont épais et garnis de meurtrières. Puits et four, aujourd'hui disparus, permettaient une certaine autonomie aux habitants qui venaient y trouver refuge.
Il ne reste qu'une tour, l'autre ayant été démolie en 1820, ses pierres ont servi à construire l'école, petit bâtiment accolé à l'église.
Ce bâtiment est devenu par la suite « la baraque à pompe », lieu où les pompiers rangeaient leur matériel.

La cloche Jeanne d'Arc, qui donne le « la » régulièrement, date de 1920. Elle est le symbole d'un geste de fraternité française, puisque offerte par les habitants de Theuville, en Eure et Loir (des habitants de Dommery y avaient trouvé refuge en 14/18). Elle a été fondue à Orléans. Voici l'inscription qu'elle porte :
« Je me nomme Jeanne d'Arc et je sonne la Victoire. Ainsi voulurent ma marraine, la baronne Seillière de Montaubois (ndlr. Il s'agit de la grand'mère d'Ernest-Antoine Seillière, qui était récemment encore patron du MEDEF), et mon parrain (le nom manque), chevalier de la Légion d'Honneur de Dommery.
Je dois la vie à la sympathie des paroissiens de Theuville et l'abbé Alcide Huet, leur curé, et à l'indignation des habitants de Dommery contre le vol sacrilège des boches en 1918.
J'ai été bénite le 15 août 1920, Hippolyte Dunesme étant maire de Dommery et Henry Galland, curé. »
Il faut signaler là que Dommery a beaucoup souffert pendant la guerre 14/18, notamment lors de la « bataille de la Fosse à l'Eau », le 28/08/1914. Le quart du village a été incendié, et sept civils furent fusillés par les Allemands. Pendant cette guerre, quatorze soldats trouvèrent la mort.

Les fonts baptismaux en pierre bleue sont un bel exemple de l'art roman du XIIème siècle.

Autre richesse de cette église : les pierres tombales en schiste des 16ème et 17ème siècle, mises au mur lors de la réfection du dallage de l'allée centrale.

A gauche, la plus ancienne, incomplète, est celle de Pierre de Vignet, décédé en 1574.

A droite, pierre tombale de Jean d'Argy, décédé en 1640 et de ses quatre épouses successives. Jean d'Argy était seigneur d'Armonville. Armonville était l'un des deux châteaux, ou plutôt maison forte, de Dommery.

Lieu-dit La Corne

On y trouve un calvaire et des tilleuls centenaires. Le nom de ce lieu tient vraisemblablement son origine de sa situation géographique : il s'agit du croisement des chemins et routes conduisant à l'Ouest, vers Courcelles, Thin Le Moutier, à l'Est, vers le Château d'Armonville, aujourd'hui disparu. Plus à l'Est encore, un chemin rural rejoint la route Launois-Signy l'Abbaye. C'est sur ce chemin que se trouvait la grange dîmière, la dîme étant l'impôt prélevé par le clergé sur un dixième des récoltes (cet impôt fut supprimé en 1789).