DES FAITS DE RÉSISTANCE

Résister au moulin

Un fait de résistance relaté par Marie-France Barbe et Sylvie Laverdine et publié dans la Revue Historique Ardennaise.

Résister au café

Le café de la Place qui a aidé aviateurs et résistants.

D'après le témoignage d'Yvette Barré et les recherches de Françoise et Pierre Roger, auteurs de La guerre aérienne au-dessus du département des Ardennes, Volume 1, juillet 1940-décembre 1943.

 

Yvette Barré, adolescente, vit chez sa tante qui tient un café à Draize, son père est prisonnier en Autriche.

 Dans la nuit du 21 au 22 décembre 1942, un bombardier anglais est intercepté par l’aviation allemande. Quatre aviateurs britanniques parviennent à s’éjecter dans le secteur de Signy l’Abbaye. Le bombardier achève sa course à Fraillicourt.

Sur les quatre hommes, trois vont être pris en charge par le curé et emmenés ensuite par un camion du Familistère vers Reims. Le quatrième est réceptionné par un groupe d’ouvriers polonais à Folle Pensée (hameau de Draize). Les Polonais le remettent alors à Fernand Miser, le meunier de Draize, qui ne peut le garder. Ce dernier le confie alors à la tante d’Yvette Barré.

Le 24 décembre, elle prend contact avec la Résistance de Signy et le 31, l’aviateur quitte le café et rejoint les résistants dans les bois pour tenter de gagner l’Espagne.

« Nous étions donc maintenant entrés dans la Résistance, d’autres sont arrivés, je servais d’agent de liaison. Ils avaient tous confiance et savaient qu’ils pouvaient compter sur moi à tout moment. »

Le 1er juin 1943, c’est l’arrestation. Les Allemands cherchent l’aviateur anglais. Yvette Barré subit de terribles pressions pour la faire avouer, menaces de mort, écriture d’une dernière lettre avant de mourir fusillée… Mais elle tient bon. Le 6 juin 1943, elle est incarcérée à la prison de Saint-Quentin. « Quand je pouvais me pendre aux barreaux, j’en voyais des jeunes, des vieux qui partirent pour Compiègne et ils étaient dirigés dans tous ces camps de malheurs. »

Le 2 septembre 1943, les Allemands la font partir, elle retrouve sa tante, mais a conscience qu’elles sont libérées pour mieux les reprendre ensuite.

Yvette Barré continuera à porter à manger dans le maquis, etc…