Le sabot : une activité économique importante

La proximité de la forêt explique la présence de cette activité qui permettait aux pauvres gens de subsister. A l'origine, les sabotiers travaillaient directement en forêt. Ils y vivaient avec leur famille dans des huttes de branchage toujours situées à proximité d'un point d'eau claire.

Au début du 19ème siècle, une ordonnance imposa aux sabotiers de s'installer à plus d'une demie lieue de la lisière des forêts pour éviter le « sabotage », c'est-à-dire un abattage trop important d'arbres sans autorisation. On trouva alors de véritables ateliers au sein du village. La fabrication du sabot s'industrialisa petit à petit. Son déclin commença avec l'arrivée du sabot de caoutchouc, imperméable et surtout plus léger.


Avant 1914, les sabotiers de Librecy travaillaient tous chez « Mathy » qui employait 15 à 20 ouvriers. Mais quelques ateliers oeuvraient indépendamment. Cette activité cessa avec le départ à la retraite de Monsieur Ancelet dans les années 70.


Le sabot au 19ème siècle était la chaussure bon marché des travailleurs qu'ils soient dans l'industrie ou dans l'agriculture. Sa dureté protégeait efficacement les pieds des coups et brûlures. L'érable sycomore, léger et dur, à la tige droite et régulière, abondant localement, était le plus utilisé. D'autres bois étaient aussi travaillés tel le bouleau, le hêtre. Le choix des essences avait son importance, ainsi le sabot d'aulne, de saule ou de tremble avait la particularité d'être moins glissant, et il convenait bien aux mariniers ou aux ouvriers des pressoirs par exemple.

 

Sabots fabriqués par Monsieur Ancelet, dernier sabotier de Librecy

 

 

Voici quelques utilisations locales du sabot :

  • les ardoisiers enfilaient des jambières de cuir au dessus de sabots massifs ;
  • le cloutier portait de gros sabots garnis sur le cou-de-pied d'une bride de cuir pour se protéger des « pétons de feu » ;
  • les paysannes appréciaient les socques que la femme du sabotier avait décorées de motifs floraux ;
  • pour les travaux des champs, on les garnissait de paille ou de foin, on pouvait même les chauffer de cendres à peine refroidies.