Le bâti

Ce village a bénéficié à la fois de l'influence du Porcien, avec le bâti pans de bois,et de la Thiérache, avec la présence de briques.

Henri Manceaux dans « Des métiers ardennais en 1877 » in « L'Automobilisme Ardennais »-novembre 1977 écrivait :
« Et l'on bâtissait encore dans maints villages avec dominante de briques ne coûtant pas trop cher. Ce temps -il y a un siècle- fut certainement celui où les briqueteries dispersées furent les plus nombreuses dans le département. On en dénombrait une trentaine dans le seul arrondissement de Rethel, deux à Mainbressy, une même en pleine Champagne à la Neuville en Tourne à Fuy. »

 

A la sortie de Mainbressy, vers Laon, un lieu-dit porte le nom de «Briqueterie ». C'est là que Zéphyrin Thierry fabrique dans les années 1840 les briques qu'il vend dans le village et ses environs. Il tient un registre de comptes, précieux témoignage de ce que pouvait être l'activité d'un artisan-commerçant particulièrement entreprenant. Il vend, pêle-mêle : 60 fagots, 5 quartels d'avoine, 80 carreaux de four, des bûches charbonnières, des carreaux de sol, 10 bouteilles d'eau de vie au curé, des tontes (de moutons), 2 cartels de féveroles, 3 décalitres de chaux, 1 caque de bière, de la levure pour la fête (il est aussi brasseur...), 100 briques dures... Il prête aussi de l'argent, donne « 5 francs à l'homme qui guérit les sourds »... Bref, on va de surprise en surprise...

L'église elle-même a été construite en briques. Elle est dédiée à Saint-Amand. On peut y voir de magnifiques vitraux restaurés, pour certains entre les deux guerres.

Le pan de bois est présent dans la structure des maisons d'habitation ainsi que dans celle de bâtiments agricoles.

A droite, maison à pan de bois, dont une partie a abrité un commerce. A noter la forme du toit qui épouse le relief du terrain !

 

Détail de l'ossature d'une maison à pans de bois.
Remplissage en torchis.

Il reste encore quelques planches d'un ancien bauchage (bois recouvrant le torchis pour le protéger des intempéries).

Les artisans locaux ont soigné la décoration en égayant les façades de frises, et en datant leurs travaux.

Hélas, comme dans beaucoup de villages du Porcien, les anciens bâtiments à usage agricole ont été abandonnés, et tombent en ruine, car peu adaptés à l'agriculture moderne.
C'est le sort réservé à quelques vieilles granges, et cabanes à cochons.

Mais en voici une, en torchis, encore en bon état.

Il subsiste aussi quelques pigeonniers en toiture et en lucarne.