Plaidoyer pour les chemins ruraux

Ce plaidoyer a été écrit à l'occasion de la balade autour de Le Frety et Thiéry-Pré en 2009.

Nous avions été obligées de débroussailler un ancien chemin autrefois utilisé comme raccourci  pour se rendre à la gare ou dans les hameaux et villages voisins.

Chemin rural du Frety (commune de Thiéry Pré) fort heureusement entretenu par deux habitants, M et Mme Pouyet.
Chemin rural du Frety (commune de Thiéry Pré) fort heureusement entretenu par deux habitants, M et Mme Pouyet.

Les belles journées de printemps invitent à parcourir la campagne ardennaise. Les sentiers balisés et régulièrement entretenus connaissent une bonne fréquentation. Cependant si on veut découvrir d'autres lieux, emprunter d'autres itinéraires, il devient de plus en plus aléatoire d'accorder toute confiance aux cartes IGN.


En effet, de plus en plus de chemins sont victimes de leur inadaptation à notre mode de vie : leur calibre les rend inutilisables aux engins agricoles. Ils finissent labourés ou avalés par des pâtures au fil des réaménagements fonciers. D'autres n'ont plus d'intérêt économique : les commerces ont quitté les villages, les petits métiers ont disparu, la gare a fermé. On abandonne donc la marche pour la voiture.

 

Il est bien évident qu'il n'est pas réaliste d'imaginer la sauvegarde de l'intégralité des vieux chemins. Certains sont pourtant dignes d'intérêt, chargés d'histoire, ils font partie de notre patrimoine : chemins creux à force de passages qui desservaient les vergers, les jardins à la périphérie des villages, chemins creux raccourcissant les distances d'un village à l'autre, d'un village à la gare.
Il est bien sûr possible d'emprunter les routes goudronnées, mais elles sont peu agréables et surtout dangereuses pour les piétons.


Rien n'égalera jamais la beauté, et la bonté, des chemins ruraux : ombre pour les chaudes journées, muguet du 1er mai, quelques merises parfois, des mûres, des noisettes à l'automne. Quel plaisir aussi d'y croiser un lièvre, un chevreuil, d'écouter le chant des oiseaux. N'oublions pas la vie, papillons, insectes, plantes de toute sorte, qui anime les talus de ces petits chemins, épargnés par les débroussailleuses qui stérilisent les bords de route. Tout cela devrait nous faire oublier la gadoue que la belle route goudronnée nous épargne !

 

Peut-être que si ces petits chemins ruraux autour des villages étaient à nouveau dégagés, verrions-nous davantage de promeneurs les emprunter pour la petite balade du soir, ou dominicale, en famille, entre amis ! Ce serait au moins aussi bénéfique que l'usage des engins de torture des salles de remise en forme ! Et c'est gratuit.

Tant que les chemins ont encore une vocation agricole, ils sont maintenus et à peu près en état. Mais quel avenir pour les autres ?
Tant que les chemins ont encore une vocation agricole, ils sont maintenus et à peu près en état. Mais quel avenir pour les autres ?