Édifices religieux

L'église Saint-Nicolas

De l’église initiale, il ne reste que peu de choses : la tour supportant le clocher, des éléments romans du porche. Les architectes de la reconstruction sont MM Chaliva et Perrot, de Paris. L’église sera achevée en 1928. En 1940, les Allemands détruisent le clocher, le soupçonnant d’être un poste d’observation. Il sera rebâti, et surélevé, par l’entreprise Havet de Sery en 1950. (Source : M. Coistia – Les églises de la Reconstruction – Ed.Noires Terres)

Quelques particularités :

 

*Nef à 5 travées aux fenêtres cruciformes.

 

*Charpente apparente en bois décoré.

 

*Allée pavée jaune qui conduit vers le chœur.

 

*Christ en croix peint derrière l’autel majeur avec tétramorphe : on trouve les symboles des quatre évangélistes dans les rayons encadrant le Christ (homme ailé pour Saint Matthieu, bœuf pour Saint Luc, lion pour Saint Marc, aigle pour Saint Jean).

 

* Verrières géométriques et décoratives réalisées par l'atelier verrier rémois de Jacques Simon vers 1930 - Baies en forme de croix.

 

*Clôture des fonts baptismaux, en fer et décor en bois peint représentant Adam et Eve cueillant la pomme.

Le retable

Initialement installé dans la chapelle de la Vieille ville, ce retable en bois peint et doré du 16ème siècle se trouve désormais dans l'église Saint-Nicolas. Il a été restauré en 1965. Michel Gillet, artiste sculpteur ardennais, l'a mis en valeur dans un encadrement en chêne adoptant la forme d'une croix.

Il représente cinq scènes de la vie de Vierge :

- En haut : la Vierge

- Au milieu à gauche : la Nativité

- Au centre, l'Adoration des Mages

- Au milieu à droite : la Présentation au Temple

- En bas, la mort de la Vierge (Dormition)

 

Ci-dessous, deux des cinq éléments le composant.

Particularité d'un élément du retable : les litanies de la Vierge

 

Saulces-Monclin fait partie des trois exemplaires connus dans les Ardennes pour les symboles litaniques réservés surtout au 16ème siècle (Sery, Contreuve sont les deux autres).  Les litanies sont une forme de prière simple comportant à la fois supplication et enseignement, où sont rappelés tous les titres de gloire de la Vierge.

On peut se référer au Chapitre 12 de l'Apocalypse, Verset 1 : "Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête". (Source : Sery-en-Porcien - HS Terres Ardennaises - septembre 2000)

 

 

 

 

La Vierge des litanies est représentée les mains jointes, entourée du soleil, de la lune, d'une étoile et de 12 autres attributs bibliques accompagnées de 15 formules poétiques : ces formules initialement gravées en latin sur les bandeaux gris-bleu accompagnant chacun des attributs ne sont plus lisibles. On aurait ainsi :

electra ut sol (resplendissante comme le soleil)

pulcra ut luna (belle comme la lune)

stella maris (étoile de la mer)

porta celi (porte du ciel)

sicut lilium inter spinas (comme le lis entre les épines)

exaltata cedrus (cèdre surélevé)

turris David cum pugnaculis (tour de David, bâtie en forteresse)

oliva speciosa (olivier à l'aspect brillant)

puteus aquarum viventium (puits d'eau vive)

virga Jesse floruit (tige de Jessé fleurie)

speculum sine macula (miroir sans tache)

fons hortorum (fontaine des jardins)

hortus conclusus (jardin clos)

civitas dei (cité de Dieu)

(Source pour les formules des litanies : La sculpture flamboyante en Normandie et Île-de-France - Jacques Baudoin) Site internet

La chapelle Sainte-Marie

Elle est aussi dite "chapelle de la Vieille Ville". La partie la plus ancienne remonterait au 13ème siècle. Le porche en bois date du 16ème. On remarquera gravé sur le pilier de gauche, l’écusson aux trois retels, les râteaux des comtes de Rethel.

À l’intérieur, la balustrade flamboyante de la tribune porte aussi cet écusson.

À gauche du chœur, l’épitaphe de Maître Benoît Cloteau, originaire de Wasigny, habitant de Saulces par privilège de droit, jadis curé de ce lieu, qui composa ces vers en l’an 1629, au mois d’octobre.

 

Saulces la franche eut longtemps pour pasteur Benoît Cloteau, lui qui renferme maintenant dans un étroit tombeau. Plein d’effroi, il implore les suffrages de ses amis : lis de suite ces petits vers, ô lecteur bienveillant, et prie pour que son âme, dégagée entièrement des souillures du péché, remonte au ciel sa patrie. Pourquoi mendie-t-il un si prompt secours qui l’aide à terminer sa peine ? C’est qu’il ignore s’il eut l’amour de Dieu dans sa plénitude ; ensuite parce que, à l’heure incertaine du trépas, l’homme ne sait quel feu le dévorera ; enfin, parce que les défunts ne peuvent d’eux-mêmes éteindre les cruels supplices qu’ils endurent dans ce feu. De grâce, veuille par tes prières, ô lecteur, rendre ces flammes plus supportables, tant qu’elles devront le purifier. Si tu ne refuses pas, il te rendra pareil service dans les champs de l’Elysée, lorsque bientôt lui-même il apprendra ta mort. Ainsi soit-il.

Traduction du texte donnée par H. Jadart, bulletin du diocèse de Reims n°51, décembre 1878.