SAULCES-MONCLIN ET LES CHEVAUX

La station de haras

En lien avec l’agriculture, grosse utilisatrice de chevaux jusque dans les années 1960, une station de haras a fonctionné.

 

Elle dépend des haras de Montier-en-Der. De beaux étalons ardennais, dans l’actuel 20 rue de Monclin, sont présents de 1954 à 1990. Jean Royer en est le palefrenier pendant des décennies. Il est aussi l’un des adjoints du directeur du centre national de Montier-en-Der. Les haras de Montier-en-Der louent la maison de la famille Wahart, maison meublée avec des dépendances pour héberger les chevaux. Le palefrenier arrive avec sa famille au mois de mars, et repart à la mi-juillet.

Début mars, Jean Royer prévient de la date de son arrivée, afin que deux ou trois hommes du village viennent l’aider à amener les étalons de la gare de Saulces-Monclin à la station. De 1954 à 1966, les étalons sont uniquement des chevaux de Trait ardennais au service des juments des agriculteurs de Saulces-Monclin et des villages alentours, Corny, Novion, Alland’huy, Vauzelles, Puiseux…

En 1966, Questeur, un pur-sang anglais des Haras du Pin (Orne), arrive donnant une autre dimension à la station.

Le but de la venue de chevaux de selle est la renaissance du sport hippique et le lancement de l’élevage de ces chevaux afin de reconstituer un cheptel longtemps abandonné. D’autres pur-sang suivront Questeur jusqu’en 1990, année de la délocalisation de ce site sur Signy l’Abbaye. (Témoignage de Mme Colette Cugnet).

Le relais de poste

Le portail d'entrée du relais, seul vestige de relais de poste, la plupart des bâtiments ayant été détruits en août 1914.

 

En 1835, ce relais remplace celui de Vauzelles, tout proche. Il est tenu par la famille Potier, qui tenait déjà celui de Vauzelles.

Il semblerait qu’après la fermeture du relais proprement dit il ait subsisté un hôtel-restaurant, pour lequel un four à pain et le colombier, qui subsistent, étaient nécessaires.En lien avec le relais et avec la présence d’un axe routier important, en l’an VI de la République (1797/1798), Saulces comptait 5 aubergistes et 8 cabaretiers.

Les annuaires nous renseignent sur les noms des différents maîtres de poste :

 

1836, 1844 : Potier-Féquant Alexis (prénom très en usage dans la famille), né en 1798

 

1857 : Alexis Potier, né en 1823

 

1871 : Le relais subsiste mais disparaît l’année suivante, du fait de la concurrence du chemin de fer.

La famille Potier tient également les relais de Launois, les Crêtes de Poix et Sault-lès-Rethel. Elle a exercé la profession de maître de poste sur 4 générations : une dynastie en quelque sorte.

Distances entre les relais les plus proches :

- Les Crêtes de Poix : 10 km

- Launois : 10 km

- Sault-les-Rethel : 13 km

Le postillon attaché à un relais y revient avec ses chevaux, lentement.

 

Un concierge, dont il reste la conciergerie à droite du porche,

n’ouvre qu’aux voyageurs et refoule les truands.

Un pigeonnier-tour exceptionnel dans l'enceinte du relais

Un bâtiment en ruine...

Après restauration...

La tour-pigeonnier fait partie du relais de poste.

 

 

Le premier niveau est en pierre, la partie supérieure en pan de bois, le tout coiffé d’un toit à quatre pans en ardoises.

 

Les murs de la partie supérieure sont couverts de boulins en terre cuite collés les uns aux autres par de la terre. Les boulins sont les nids où logent les pigeons.

Dans un grand état de délabrement, l’édifice a pu être sauvé grâce notamment aux subventions des Crêtes Préardennaises, du conseil général et de la Fondation du Patrimoine.

La station de remonte

Le service de remonte, mis en place en 1818 à l’initiative du maréchal Gouvion Saint-Cyr, ministre de la Guerre, gère les besoins en chevaux des armées, mais libère aussi l’armée des mauvais services des marchands de chevaux.

Sur le site de l’ancien relais de poste, une station de remonte, annexe de Cuperly, près de Suippes, est créée en 1904.

Elle comprend alors 52 cavaliers dont 3 maréchaux-ferrants et 2 conducteurs. Le parc est de 100 chevaux dont 65 de selle, 15 de trait et 20 de bât. Des bâtiments sont reconstruits (mais détruits lors de la bataille du 30 août 1914).

La station comptera jusqu’à 200 chevaux pour l’artillerie. L’armée a sans doute porté son choix sur Saulces-Monclin en raison de la proximité des élevages mais aussi de la gare.