Un peu d'histoire

Le village d’origine gauloise a été colonisé par les troupes de Jules César qui y établirent des fabriques d’armes. Des vestiges de forge ont été retrouvés en forêt de Froidmont.

Citons Jean Rogissart : « Vers 1800, on a exhumé de nombreuses sépultures mérovingiennes qui contenaient comme à l’ordinaire des armes franques et des parures féminines de provenance romaine : pièces de monnaie servant d’amulettes, perles de verre chatoyantes aux stries émaillées ou bagues de grenat.»

Le site de ces découvertes, le Tombeau, est situé sur la route de Warby.

 

Il écrit ensuite : « On suppose qu’au lieu-dit « la Motte » existe un tumulus gaulois marqué visiblement au milieu d’un pré marécageux par une légère éminence recouverte de buissons, mais que d’autres prétendent n’être qu’un ancien fortin datant de l’occupation romaine. »

 

Ce lieu est à la sortie du village, en longeant le Thin, perdu au milieu de ce qui fut une zone marécageuse, et qui est maintenant une succession de petits étangs. Ce tumulus, bien circulaire, n’a que 4 mètres de hauteur, sur une base de 50 mètres. Il daterait en fait du Xème siècle.

Une opération de mise en valeur du site est en cours.


Clovis, avant d’être baptisé à Reims par Saint-Rémy, aurait séjourné à Thin. Charlemagne y serait venu chasser et pêcher.

En 959, des moines bénédictins fondent le prieuré de Thin, sur le site où avaient été déposées les reliques de Sainte Belande (ou Berlande) vingt ans auparavant. Thin peut désormais s’appeler Thin le Moutier (Moutier = monastère). Douze ans après, les Bénédictins fondent une abbaye à Mouzon qui deviendra par la suite abbaye mère pour Thin. Du Xème au XVIème siècle, le prieuré prospère. Son démantèlement commence en 1570 pendant les Guerres de Religions. Il végète si misérablement que l’archevêque de Reims le supprime en 1684.

 

De l’ancien prieuré, on peut en voir quelques traces au lieu-dit « la Capucine »,

qui était adossée à l’église (vestige de la chapelle).

 

 

Le village, situé dans une vallée très ouverte, a vu déferler les armées lors des Guerres de Religions au 16ème siècle, et pendant la Guerre de Trente Ans au 17ème siècle. Les habitants régulièrement pillés connurent une très grande misère.

 

 

De ces périodes, datent des éléments défensifs dont on retrouve des traces dans les habitations : meurtrières, archères, canonnières. L’épaisseur des murs de certaines bâtisses est impressionnante (plus d’un mètre).

Thin le Moutier fut le lieu de violents combats au début de la guerre 1914/1918 (bataille de la Fosse à l’Eau le 28 août 1914).