Itinéraire commenté

La balade de l'après-midi va nous faire découvrir les hameaux de Viel.

Nous nous dirigeons dans un premier vers les Tavernes.

A la sortie du village à gauche, on extrayait du minerai de fer pour les forges du Hurtault qui appartenaient aux moines de Signy. Il s'agissait d'un minerai de surface à faible teneur en fer.

Légende pour le village de VIEL-SAINT-REMY :

M Minières (encore en exploitation dans les années 1840)

. Lavoir à bras

 

Les chiffres font référence à des lieux-dits

Carte extraite de « L'extraction du Minerai de Fer dans les Ardennes » de L.Voisin

A Viel, on extrayait aussi de la castine. Cette pierre calcaire était utilisée dans les hauts-fourneaux comme fondant et épurateur du minerai de fer. A température élevée, elle se décompose en gaz carbonique et en chaux, elle sert à constituer le laitier qui rassemble les impuretés provenant des matières premières.


Localement, la castine était utilisée comme amendement aux terres limoneuses qui se «resserraient » avec l'humidité et la sécheresse

 

En poursuivant notre route, nous arrivons à un carrefour où se trouve un calvaire.

La croix portant actuellement le nom de Croix Dervaux, s'appelait autrefois des Vaux, parce qu'elle indiquait quatre directions.

 

Autrefois les vergers étaient nombreux. Jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, les habitants de Viel vendaient leurs fruits (cerises, mirabelles, reines-claudes, quetsches) à domicile ou sous les halles de Launois et du Chesnois.


Le village a été remembré en 1965 et le paysage en a été transformé.

 

Nous empruntons le chemin de la Péreuse  qui suit le tracé de l'ancienne voie romaine et mène à proximité de Launois sur Vence.

 

A gauche, nous allons vers la forêt de Signy l'Abbaye en traversant le bois de la Garenne et découvrons le hameau d'Hameuzy.

Ce lieu abrita le maquis de Launois.

En septembre 1943, des réfractaires au STO constituèrent le maquis de Launois et trouvèrent refuge dans ce bois. Ils logeaient dans des huttes en terre et des baraquements en bois volés aux Allemands.

Ils furent très actifs puisqu'en l'espace de deux mois ils réussirent 8 opérations de sabotage. Ils menèrent aussi des actions contre la WOL (ravitaillement, en essence notamment, - destruction de matériel), et accueillirent des parachutistes alliés.

Mais trahis en décembre 1943, plusieurs furent arrêtés et internés. Ceux qui échappèrent aux rafles purent regagner d'autres maquis et continuer le combat.

(D'après Terres Ardennaises. « Launois sur Vence, un village à travers l'histoire » - Article de Gérard Giuliano )

 

 

Après Hameuzy, nous nous dirigeons vers les Tavernes. Dans ce lieu, une école fréquentée par les enfants des hameaux du nord de Viel a fonctionné jusqu'en 1961. Le bâtiment datant de la fin du 19ème siècle a été transformé en résidence privée.

 

La route entre les Tavernes et Viel se trouve sur une ligne de côtes, c'est la ligne de partage des eaux entre les Bassins de la Seine et de la Meuse.

Nous arrivons au hameau de La Bergeoterie.

« Le nom de cet écart rappellerait-il ces anciennes et fort curieuses fêtes de la Noël, dites « bergeoteries » ?

Un berger du village désigné pour organiser une « bergeoterie » invitait tous les bergers des environs, parmi lesquels il en choisissait deux qui représenteraient avec lui les trois rois mages. Et ces trois pasteurs, pour se déguiser en monarques s'habillaient aussi fantastiquement, mais aussi richement qu'ils le pouvaient ; puis, accompagnés de leur cortège, allaient processionnellement à la messe de minuit.
Lorsqu'arrivait l'offrande, ces trois rois qui s'étaient, en attendant, arrêtés à la porte de l'église, s'avançaient vers l'autel, les yeux regardant la voûte et comme fixant une étoile qui leur aurait servi de guide. Ils s'arrêtaient devant le berceau de l'enfant Jésus, se prosternaient, offraient des présents à la poupée qui simulait le nouveau-né. Le défilé, dont les moindres pas étaient minutieusement réglés, se faisait au chant des cantiques qu'accompagnait une musique invisible. Dès que les trois mages avaient terminé leur adoration, hommes et femmes, déguisés en bergers et en bergères, passaient devant le berceau, tenant, tous et toutes, une houlette enrubannée ou un agneau en laisse. La messe terminée, on se réunissait chez celui des trois rois qui avait organisé la bergeoterie. Alors commençait un réveillon ne se terminant qu'à l'aurore, et qui, le plus souvent, n'avait rien de bien édifiant, ni de bien religieux. »

D'après Meyrac « Villes et villages des Ardennes - Histoire, légende des lieux-dits »

 

Sources :
Paul Dubois et sa précieuse documentation
Pierre Gorria pour le pressoir/manège de Margy et le site Internet www.viel08.fr.st
Jean-Jacques Leroux « Vie d'un village de France »
Henri Manceau « L'automobilisme ardennais » n°217 - Décembre 1975

Remerciements à tous les habitants de VIEL-SAINT-REMY et de MARGY pour leur collaboration, notamment M. Paul Dubois, Mme Daubange, M. Gorria, M. Ronsin.