ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES

Industries

La revue Terres Ardennaises n°6, d’après des annuaires, donne trois filatures à Wasigny : Deroche (1840-1903), Gobert, puis Gobert-Grimplet et Linsart-Canart (1876-1878), mais nous n’avons retrouvé la trace que de la filature Deroche à la Fosse aux Brochets.

 

Ci-contre, site de la Fosse aux Brochets, en contrebas de la route de Sery.

 

Il ne reste que quelques pierres de la filature de laine peignée Deroche.Située sur la Vaux, elle a fonctionné pendant la seconde moitié du 19ème elle comprenait d’un côté de la rivière la filature elle-même, et, sur l’autre rive, la maison du filateur.

En 1926, la brasserie Valtier était en fonction, ainsi que deux briqueteries, Fossier et Régnier.

Une histoire de briques et de chemin

Les cadastres de 1815 et 1844 ne mentionnent qu’une seule briqueterie située à la sortie du village sur la route menant à Draize. On peut y rattacher l’histoire d’un chemin.

 

Sur le cadastre de 1815, on voit un chemin partant de la route de Bégny et descendant vers la Draize qu’il franchit à gué. Il conduit vers la forêt de Fauvemont, il porte alors le nom de « Chemin de la Grosse Pierre ».

 

Sur le cadastre de 1844, ce même chemin devient « Chemin des Charbonniers ». Tout laisse à penser qu’il était utilisé pour amener le charbon de bois produit en forêt de Fauvemont à la briqueterie de la route de Draize.

 

La photo ci-dessus représente le début du Chemin des Charbonniers, il traverse le site de la briqueterie Régnier, située sur le route de Bégny, de création beaucoup plus tardive.

Les moulins

Le moulin d'Azy, sur la Vaux

Déjà visible sur la carte de Cassini (18ème), c’est la minuscule roue au-dessus du cercle indiquant Wasigny. Il dépendait du domaine du château. Il sera détruit en 1838 et reconstruit avec des matériaux locaux. Ce moulin à farine sera à nouveau fonctionnel en 1842. La Société Hardy-Lebègue l’achète en 1905.

 

En 1906, cette société offre gracieusement l’électricité à la commune (3 lampes !) en espérant que la commune rachèterait à cette société l’électricité pour ses besoins en éclairage public.

Une fabrique de crochets de gouttière lui succède en 1919. Elle utilise la force de la chute de 3 mètres sur la Vaux. Les couvreurs du secteur s’y approvisionnent. Monsieur Philippe, propriétaire, assure la fabrication avec son épouse. En 1926 déjà, le ferronnier portait le même nom, il était sans doute le père du fabricant de crochets. Janvier 1971 voit la fermeture de cet atelier.

 

 

La chute d’eau et les vestiges de la fabrique de crochets.

Le moulin des Deux Fontaines, sur la Draize

Le moulin initial, situé sur la Draize, a été construit vers 1840 par Vautier, puis racheté en 1873 par Leluc, famille possédant des moulins en Argonne.

 

Fragile, il est ravagé par un incendie en 1909. D’après le Petit Ardennais du 21 décembre 1909, « le feu se serait déclaré à une poutre en bois qui se trouvait tout près de la machine à vapeur du moulin.» Moulin et maison d’habitation seront détruits ; l’écurie a pu être soustraite des flammes ; chevaux, vaches et porcs avaient été évacués.

 

Le moulin sera reconstruit. Il a produit de la farine jusque dans les années 1960.

Services - Commerces - Artisanat

Wasigny fut un village très commerçant, comme en témoignent les activités autour de la halle.

« Ses marchés fournissent tous les grains des pays environnés par la forêt de Signy. L’avantage de ses marchés lui procure celui d’avoir un beau commerce qui s’étend sur les laines, étoffes, toiles, boissons, et ce qui concerne l’épicerie. » (Albert Baudon – Le Bourg de Wasigny – 1914).

Ci-dessous quelques éléments permettant de juger de l’activité économique encore florissante en 1926 :

Services et commerces

1 étude de notaire

1 médecin

1 pharmacie

7 aubergistes, dont 2 hôteliers

2 bouchers

2 coiffeurs

3 marchands de cycles

4 épiciers

1 mercier

3 marchands de nouveautés

1 marchand de charbon

1 boulanger

1 quincaillier

Artisans

2 charrons

3 couvreurs

2 bourreliers

5 maçons

2 maréchaux ferrants

2 menuisiers

2 peintres

1 modiste

4 plombiers

1 sabotier

1 tailleur

2 vanniers

3 cordonniers

Ces activités ont laissé des traces comme en témoignent les photos ci-dessous.

 

Un garage à vendre

 

L'autre garage a fermé vers 1970, il a subsisté une pompe à essence jusque dans les années 1990.

 

 

Un Comptoir Français, un magasin de nouveautés....

 

Ces bâtiments situés près de la halle ont été restaurés avec beaucoup de goût.

 

Un Coop abandonné !

 

 

Une carte postale du tout début du XXème siècle montre à l'angle de ce magasin une importante quincaillerie.

 

Atelier de Monsieur Pousse, maréchal-ferrant.

 

Un fer à cheval sur la porte, des anneaux sur le mur témoignent encore de cette activité.

De l'autre côté de la rue, on trouvait l'atelier du bourrelier.

 

Un marchand d’engrais

 

Il commercialisait notamment la potasse d’Alsace. Les agriculteurs venaient s’y approvisionner.

 

Ce bâtiment a trouvé une nouvelle vocation : il est devenu la salle des fêtes !

Actuellement, il ne subsiste qu’un salon de coiffure, une boulangerie, un horticulteur, une coopérative agricole au niveau de l’ancienne gare, des artisans couvreur et électricien.

 

Agriculture

Dans « Le Bourg de Wasigny » publié en 1914, Albert Baudon cite un écrit de géographe de 1811 : « Le sol est fertile, mais humide. L’agriculture a trouvé le moyen d’éviter cet inconvénient désastreux en saisons pluvieuses en ouvrant, dans chaque champ, de longs et profonds sillons qui procurent le double avantage d’assainir les terres et de prévenir les usurpations, sources si profondes des différends qui s’élèvent dans les campagnes.»

 

Wasigny avait la réputation de produire un cidre de renommée, ce qui suppose la présence de vergers bien productifs.

Les filatures d’envergure laissent imaginer l’importance de l’élevage ovin.

Plusieurs ruelles desservaient des jardins potagers à proximité de la Vaux, ils sont pour la plupart à l'état de friches, alors qu'ils ont permis pendant des décennies d'améliorer le quotidien des habitants.