L'église de Justine

Perchée au dessus du village, son origine remonte au XIIIème siècle et elle était probablement fortifiée.

Elle a subi de multiples réfections : on remarque notamment des pierres, où des inscriptions et des croix boulées ont été gravées, replacées à l'envers et à anormalement élevées pour ce type de gravure.

D'après Jean GUIRAUD, curé de Justine de 1902 à 1912

« En 1660, Louis (d'Argy) était chevalier de son fief à Justine et du fort de ce lieu. Ce fort ne peut être que l'église sur laquelle on voit encore deux créneaux sur la partie sud. Le cimetière est entouré d'un rempart en terre d'une élévation de trois mètres environ. Le pignon de la chapelle au sud est criblé de coups de canon chargé de mitrailles. »
Seules l'épaisseur des murs et la surélévation du lieu permettent actuellement de soutenir cette hypothèse.


Le clocher :
D'après Albert BAUDON (1902) « Les cloches du Canton de Novion-Porcien »

Le clocher a été refait à neuf en 1755 comme semble l'indiquer une inscription gravée sur la pièce maîtresse de la charpente

FAIT PAR NOUS JEAN GRIBOUVA & JEAN LA CROIX CHARPENTIER, 1755 & N. CONSTANT.
Il a subi une autre réfection le 7 août 1897, date visible sur un chevron.

 

Les cloches

D'après Albert BAUDON (« Les Cloches du Canton de Novion-Porcien » - 1902).


« D'après la statistique diocésaine de 1844, il y avait trois cloches à Justine avant la Révolution.

La grosse cloche actuelle date de 1842. Celles qui la précédaient avaient été fondues en 1830. Le document qui nous l'apprend est une délibération du 12 avril de cette année. A cette date, le Conseil municipal de la Commune de Justine était réuni « à l'effet d'aviser au moyen de faire refondre les cloches qui se trouve cassée (sic), lesquelles sont d'une utilité indispensable d'être refondue attendue qu'il ne peuve se faire entendre dans l'enceinte de la commune et vue que la commune a des ressources pour faire face à cette dépense » (Registre des délibérations de la municipalité de Justine, an III - 1834, conservé aux Archives communales)

Le 28 mai, le maire déclarait au Conseil qu'il s'était entendu « avec des fondeurs » pour rendre « les nouvelles cloches à la tour ou au clocher la corde à la main pour le prix de quatre francs par chaque kilogramme ».

Ces cloches n'offraient pas la sonorité voulue, car douze ans après, en 1842, le 3 mai, le maire J.-B. Lallement représentait en séance du Conseil municipal que les cloches n'étant pas entendues d'une extrémité à l'autre de la paroisse, celles-ci « dont le poids est présumé être de 800 kil seraient refondues et remplacées par deux autres dont l'une pèsera 800 kil. et l'autre 75 kil., cette dernière devant servir à avertir le sonneur et les enfants de chœur ».

 

Le fondeur choisi fut ANTOINE avec lequel on passa traité le 10 mai.
Il s'adjoignit ses confrères les LOISEAUX père et fils et le 6 juillet, les cloches nouvellement fondues étaient pesées.

 

La grosse, de 915 livres, est celle dont nous reproduisons ci-dessous l'inscription.

 

EN 1842, J'AI ETE BENITE PAR Mr HIPPOLITE LAGNEAU, CURE DE NOVION, ASSISTE DE Mr JEAN-THOMAS BINET, CURE DE JUSTINE. MON PARRAIN EST Mr ANTOINE-NICOLAS CONTE DE FRANCE ET MA MARRAINE DAME ALEXANDRINE-LOUISE-ELISABETH-AIMEE-PIERRE D'AGUISY Vve de Mr SOHIER DE BERLIZE. ILS M'ONT DONNE LE NOM MARIE-LOUISE EN PRESENCE DE Mr J.-Bte LALLEMENT MAIRE DE LA COMMUNE
FONDUE PAR ANTOINE ET LOISEAUX PERE ET FILS

 

 

Cadrans solaires

 

Ce petit cadran a été replacé trop bas pour être utilisable.

 

 

 

 

 

photo de la méridienne "industrielle".
(On remarquera sous l'ouverture ce qui peut être un élément de fortification. )

Utilisation d'une méridienne :

 

La tige métallique au dessus de l'axe vertical supportait au bout un disque percé au centre. Guy Féquant, écrivain local, écrivait dans le "Ciel des Bergers", à propos de la méridienne de Séry, village voisin, que ce disque était une "poêle à frire"!


« C'est la tache lumineuse qui donne le midi vrai lorsqu'elle passe sur la barre verticale. (...)
« En dehors du midi local, les méridiennes servaient également de calendrier. Au cours de l'année, la position du soleil sur l'horizon est plus ou moins haute. La hauteur maximum est atteinte au solstice d'été : la tache de lumière est donc au plus bas sur la barre verticale. Inversement au solstice d'hiver, le soleil étant au plus bas, la tache est donc au plus haut. Une table, appelée table de déclinaison, donne l'angle que fait le soleil avec le plan de l'équateur tout au long de l'année. Par un calcul, assez simple, de trigonométrie, on peut déterminer l'endroit où se trouvera la tache de lumière au moment voulu : fêtes locales, entrées dans les signes du zodiaque,...
La barre, souvent émaillée, comportait de façon lisible ces indications. »
M. GORRIA (« Terres Ardennaises Sery en Porcien» - septembre 2000)